Corée des villes, Corée des champs

Corée des villes, Corée des champsLa Corée est un pays d’Asie qui me reste très énigmatique: quels sont ses mœurs, ses traditions, ses nuances, son quotidien ?
Corée des villes, Corée des champs dresse le portrait de ce pays compliqué à travers six nouvelles d’auteurs nés dans les années 60-70.
Six fictions qui témoignent d’un pays divisé entre traditions et progrès, entre lenteur du quotidien et angoisse étouffante de la grande ville, entre proximité et éloignement.
Six nouvelles où l’on rencontre ses vieux, leurs principes d’un autre temps, le poids de leurs traditions, ses vieilles travaillantes et silencieuses et leurs couples sans amour.
On y reconnaît ses jeunes tiraillés entre émancipation et tradition familiale.
On y découvre que la cuisine est bien présente que ce soit à la ville ou au champs: variée, régionale, ancrée dans son terroir. Des recettes qui font le lien entre le soi, le présent et les souvenirs, une gastronomie inhérent à l’identité de chacun. Qui nous fait voyager dans les goûts ou les dégoûts d’une cuisine lointaine aux recettes pleines de saveurs inconnues : Fruits exotiques, alcools fermentés, poissons grillés ou petites brioches fourrées.

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Un extrait pour donner la couleur

Après avoir avalé quelques cuillerées d’une soupe garnie de dès de courgettes et piments, ma tante demanda à voir la cuisinière. Connaissant bien la femme, je m’interrogeais sur ce qui pouvait encore avoir contrarié ma tante, mais elle se leva pour agripper sa main et la questionner:
« D’où venez-vous ? De la province de Chuncheong-do? »
 Embarrassée par cette question posée brûle-pourpoint, la dame eut une première réaction perplexe, puis rit niaisement. Elle était en effet originaire de Dangjin, dans la province de Chungcheong-do !
«Bon Dieu! Une compatriote! Je l’ai tout de suite deviné au goût de la sauce. » (p28)

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Six histoires différentes qui nous transportent entre douceur, oppression, drôlerie fantastique, compassion et gourmandise.
Six nouvelles actuelles qui nous aident à mieux comprendre ce peuple et son pays.

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)
Six écrivains, six nouvelles.
La ville brille, mais blesse. Elle représente toutes les illusions, les aspirations sociales de la jeunesse, mais aussi les rêves brisés, les amertumes. Dans Les Poncires, une grand-mère rompt avec la morosité de son appartement citadin pour faire un dernier voyage : les somptueux paysages de l’île de Jeju, au large de la Corée. Un homme entre deux âges retourne dans son village natal s’occuper de ses vieux parents et redécouvre la vie à la campagne dans La Lumière du printemps, tandis que le père d’une famille habitant un immeuble résidentiel considère l’éventualité d’échanger son épouse pour sa jeune voisine dans La Femme d’à côté. Chez PARK Min-gyu, l’auteur de Norme coréenne, l’écologie est un refuge utopique, vite rattrapé par la dure réalité du monde rural, la restructuration industrielle et l’évolution des mentalités. Dans La Boulangerie de New-York, le narrateur se rappelle avec tendresse la boulangerie familiale et le quartier de son enfance. Quant à KIM Mi-wol, elle nous propose une exploration inattendue de la capitale coréenne dans Le Guide des grottes de Séoul.

Ce recueil présente les œuvres d’auteurs nés dans les années 60-70. Tous décrivent à leur manière le rapide développement économique et industriel de la Corée. Qu’ils soient citadins convaincus ou habitants de la campagne, la vie quotidienne éprouve nos héros, tous à la recherche d’un lieu de chaleur sentimentale.

À propos des auteurs:
Collectif                                                                                                                                                           Yun_Dae-nyeong                        Yun Dae-nyeong est né en 1962 à Yesan, dans la province de Chungcheongnam-do. Il est diplômé de l’université Dankook en littérature et langue françaises. Sa famille vivait de façon itinérante, ce qui l’a amené à vivre dans des contextes très variés, mais toujours dans la pauvreté.

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Kim Yeon-su est né en 1970 à Gimcheon, dans la province de Gyeongsangbuk-do. Il est diplômé en langue anglaise à l’université Sungkyunkwan. Après ses études, il est employé dans un bureau le jour et travaille la nuit en tant que traducteur. C’est durant son temps libre qu’il commence à écrire. À partir de 1997, il travaille en tant que reporter pour divers magazines.

Titre : Corée des villes, Corée des champs
Auteurs :Yun Dae-Nyeong, Jeong Jia, Ha Songnan, Park Min-Kyu, Kim Yeon-su, Kim Mi-Wol
Éditeur : Descrescenzo
Date de parution : Novembre 2015
Traduit du coréen par Kim Jeong-yeon et Suzanne Salinas

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Les travers du Docteur Porc

Une enquête policière dans le Vietnam du XVII ème siècle.

Les travers du Docteur PorcCe polar s’inscrit dans la série des enquêtes du mandarin Tân qui nous plonge dans le Dai-Viêt du 17e siècle. Donc, amateurs de polars différents où le raffinement de la gastronomie et la virtuosité du scalpel se rencontrent, vous serez comblés !
Une macabre découverte nous entraine dans une série de morts suspectes où le docteur Porc est confronté à une étrange enquête.
On y côtoie des herboristes qui nous font découvrir les vertus particulièrement aphrodisiaques des plantes, des marchands de thé qui nous initie à ces récoltes aux goûts inconnus et subtils. Ce roman se dévore avec le même plaisir que ce valeureux docteur se régale de ravioles, de petits pains fourrés tout au cours de cette enquête.

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Un extrait pour donner la couleur 

Il sentait le lassi parfumé à l’eau de rose, dont le gout laiteux lui restait sur la langue, les paratha beurrés et chauds, fourrés aux haricots et aux piments. Dans les brumes de ses rêves, il humait la cardamome et le fenugrec, croquait des graines de cumin et de moutarde noire, savourait la trace d’une feuille de cari dans du beurre clarifié – (page 261)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :
Quittant sa province reculée du nord du Vietnam, le mandarin Tân a confié la justice du tribunal au pachydermique docteur Porc. Autoritaire et expéditif, ce dernier ne tarde pas à exposer ses travers quand une découverte macabre l’oblige à fourrer son nez dans la fange d’une histoire ancienne. Affairé, il trottine de sessions d’autopsie en séances de chirurgie esthétique, sans oublier de se régaler au passage d’exquises douceurs fourrées à la viande. Ainsi, ne sacrifiant jamais le lard pour l’art, il mène son enquête avec un flair tout particulier, dans une ville où de vieux cochons se frottent à de jolies cocottes. Artiste du scalpel et virtuose de l’acupuncture, le docteur Porc est aussi un maître de l’interrogatoire : pour que les suspects crachent le morceau, il n’hésite pas à les cuisiner avec des herbes très, très spéciales.

À propos de l’auteure : tran
Née au Vietnam, en 1968, elle s’installe aux États-Unis avec ses parents. Trois ans plus tard, la famille arrive en France, où elle poursuivra ses études. Thanh-Van repart aux États-Unis en 1980 pour revenir en France quelques années plus tard avec un diplôme d’ingénieur en mécanique.

Titre : Les travers du docteur Porc
Auteur :Tran-Nhut
Éditeur : Picquier Poche
Date de parution : février 2007- 2010 (éd poche)

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Le Chaudron

Le ChaudronUn été japonais, très chaud, à vivre avec la jeune Tami et sa grand-mère. Un été rythmé par ces repas, propices aux plaisirs adolescents et aux confidences de cette aïeule qui égrène ses secrets comme si la boucle devait se boucler.
«Je trouvais toujours étrange l’extrême inégalité de sa mémoire », dira sa petite-fille à l’écoute de celle qui a vécu l’autre siècle. Tami est aux chaudrons et fait de la cuisine son lieu de privilège.
Un livre où les sens constituent la trame, comme toujours d’ailleurs, et seule la littérature japonaise réussie à nous séduire à ce point ! Un roman tendre, un roman sensuel.
Adapté au cinéma par Akira Kurosawa sous le titre Rhapsodie en août : un titre évocateur, du moins plus que celui du roman.

 

Un extrait pour donner la couleurLe chaudron1

Aujourd’hui au menu j’ai fait un pilaf de palourdes, et comme grand-mère n’a probablement jamais entendu parler de ce plat, je l’ai baptisé riz aux fruits de mer à l’occidentale. Grand-mère, la cuillère dans la main droite, a saisi une palourde de la main gauche et, ouvrant la bouche, elle a sucé bruyamment le jus du coquillage et a aspiré la chair avant de lécher du bout de la langue les grains collés à l’intérieur de la coquille. (page 77)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Tami a dix-sept ans. Elle est en vacances chez sa grand-mère avec son frère et leurs cousins, ceci en l’absence de leurs parents partis au chevet d’un grand-oncle. Bonne ménagère, c’est tout naturellement que Tami s’installe en cuisine auprès de son aïeule.
Chaque jour au jardin, elles composent ensemble un tableau de couleurs et de saveurs, qu’elles jettent ensuite dans le chaudron avant de proposer à la famille une multitude de goûts aussi variés qu’élaborés.

À propos de l’auteure : Kiyoko

Femme de lettre japonaise, Kiyoko Murata, est née en 1945 à Yahata. En 1975, elle reçoit le prix du Festival des ans de Kyushu pour La Voix de l’eau et décide alors de se consacrer exclusivement à l’écriture. Elle a remporté de nombreux prix; elle est lauréate du prix Murasaki Shikibu de littérature en 1997 et du prix Noma en 2010.

Titre : Le Chaudron
Auteure : Kiyoko
Éditeur : Actes Sud
Date de parution : 2015
Traduction de l’anglais par Anne-Yvonne Gouzard

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Le Club des Gourmets et autres cuisines japonaises

Un bonheur de lecture et de culture !

41-W9BMojsL._SY344_BO1,204,203,200_Ces dix nouvelles nous ramènent à l’essence de ce qu’est vraiment le goût. Ces nouvelles ont été glanées dans la littérature japonaise au cours des huit derniers siècles. Pour notre plaisir, chacune d’elles est suivie d’information tant sur l’époque, la thématique, l’auteur, que sur l’évolution du moment. Elles ont souvent des titres évocateurs : Ventre vide et tête en l’Air, Deux histoires de Champignons, Cent Curiosités au Tôfu… D’ailleurs, on apprend que cette nouvelle publiée en 1782, écrite non par un cuisinier mais par un homme de lettre, aurait connu un tel succès, qu’on éditera par la suite Cent Curiosités aux œufs, à la bergamote, aux radis blancs, aux patates douces

Une culture et une cuisine peu connue, outre ce qu’on veut bien nous faire connaître et
surtout un clin d’œil à la Québécoise que je suis qui vit dans un pays qui a à peine 400
ans d’histoire !

Un extrait pour donner la couleur

La première fois que j’ai visité La Tour d’Argent, j’étais avec Takanori Ogisu, le peintre et son épouse. À première vue, il m’a semblé qu’il y avait plus de clients étrangers que de Français. J’étais en voyage, il était évident pour moi que la seule chose à faire était de nous partager un canard entier, cela coûterait ce que cela coûterait, nous sommes donc entrés. Un serveur en smoking faisait sauter le canard nu sur un plateau en argent pour prendre le bouillon. Peu après, un autre serveur nous apporta un canard numéro 243 767 qui certifiait son identité. (page 77)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture):

Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l’acte de manger et de boire. Qu’est-ce qu’on mange dans les romans japonais ! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Tanizaki, Dazai, Kafû… Du XIIe siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine.

À propos des auteurs: ryoko_sekuguchi_credit_felipe_ribon

Dix auteurs, Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai,  Kanoko Okamoto, Jun’ichirô Tanizaki, moins connus en Occident, quoique les amateurs de littérature japonaise s’en régalent déjà sûrement!

 

Titre : Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises
Choix et présentations : Ryoko Sekiguchi
Éditeur : POL Éditeur
Date de parution : 2013
Traduction du japonais par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honnoré

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Le Curry, Une histoire gastronomique de l’Inde

Une épopée gastronomique indienne

ACH002349431.1367276155.320x320Plein d’anecdotes savoureuses qui constituent une preuve que l’histoire du monde s’apprend également et toujours à travers l’assiette.

L’historienne développe les multiples influences qui ont coloré ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la cuisine indienne : celle des religions apportées par les peuples colonisateurs; islam, hindouisme, christianisme, expliquant d’ailleurs les tabous alimentaires; celle des colonisateurs, dont les Portugais qui ont introduit le piment, la tomate et la pomme de terre; celle des marchands de la Compagnie des Indes et … ces milliers d’Anglais qui ont introduit le thé, devenu boisson nationale indienne. Ainsi que celle des personnages qui ont teinté l’histoire de ce peuple: Gandhi, évidemment, mais également la reine Victoria et l’ensemble des fonctionnaires anglais présents sur le territoire, (en 1800, on y dénombre plus de 30 000 soldats anglais).

Revenons au propos de ce livre, le CURRY, un « plat-concept », dérivé du tamoul KARI, et dont la recette aurait été imposée par les Anglais. Alors que la langue indienne nomme spécifiquement les différents mets épicés en sauce, le terme CURRY est devenu un générique englobant l’ensemble des plats épicés nappés d’une sauce épaisse. Grands amateurs de ce ragoût épicé, les Anglais l’ont rapporté avec eux dans leur pays. C’est ainsi qu’aujourd’hui, on déguste d’excellents currys sur leur île britannique.

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Truffé d’anecdotes bien choisies, ce grand voyage sur la route des épices, nous offre en prime une trentaine de savoureuses recettes de currys et d’autres plats emblématiques de la cuisine indienne.

Attention ! À la lecture de ce livre, impossible de ne pas cuisiner indien !

Un extrait pour donner la couleur

Au Bangladesh, le riz qui pousse sur les terres du village est réputé plus nutritif et plus rassasiant que le riz qu’on achète au marché. Manger du riz cultivé dans leur région emplit les villageois de la force vitale de leur terre et les relie à leur communauté. Avant de partir en voyage, on presse le voyageur d’absorber de grandes quantités de riz local, pour qu’il s’emplisse de la quintessence de sa terre…
Ce que mange un Indien dépend de sa région, de sa religion, de sa communauté et de sa caste.

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

La cuisine indienne s’est forgée aux nombreux carrefours de l’histoire de cet immense pays : marchands portugais, conquérants moghols et donc aussi Raj britannique l’ont enrichie, après quoi elle est partie elle-même à la conquête du monde. C’est cette extraordinaire épopée gastronomique, entre politique, gourmandise et sensualité, que nous conte avec bonheur l’historienne anglaise Lizzie Collingham.

À propos de l’auteure : AVT_Lizzie-Collingham_9626

Lizzie Collingham (PhD), historienne, chercheur et auteure, vit près de Cambridge. Le Curry est son premier livre publié en 2001.

Titre : Le Curry, Une histoire gastronomique de l’Inde
Auteur : Lizzie COLLINGHAM
Éditeur : Payot,
Date de parution : 2009
Traduction de l’anglais Curry: A Tale of Cooks and Conquerors par Marie-Odile Probst

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