Le Festin de John Saturnal

9782246800033FSUn grand voyage dans la cuisine du Moyen-Âge, période où la transmission du savoir passe par les liens du sang. Guérisseuse experte en plantes, la mère de John lui en a transmis tous les secrets avant sa mort. Le parcours initiatique de ce fils orphelin, sa passion amoureuse, sa connaissance des pouvoirs de la nature vont le suivre jusque dans les offices d’un château au 17e siècle, en Angleterre. Instruit par le livre que lui a laissé sa mère sur le festin des Saturnales (fête donnée en l’honneur de Saturne ou régnait la liberté et le plaisir), il apprend la cuisine auprès du Maître de Cuisine Scovell et comprend que, sans équivoque, ce sera son lieu de vie.

Il tombera éperdument amoureux de Lucretia, la fille de Lord William qui l’héberge au château. Amour impossible puisqu’elle est promise à quelqu’un de son rang. Devenu maitre de cuisine, John prépare des festins grandioses inspiré par cet amour inaccessible. La description des mets est hors normes. Et l’histoire se poursuit, bousculée par une guerre civile qui mettra fin à la monarchie.

Un roman fascinant de connaissance, de dramaturgie et de légendes ancestrales. Une écriture poétique ponctuée d’icônes représentant les Saturnales et d’extrait du livre de John Saturnal.

Amateur de « médiéval », de tout ce savoir transmis, vous aimerez !

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Un extrait pour donner la couleur 

Puis, les portes s’ouvrirent. Des aides, des découpeurs de viande, des préparateurs de volailles, des pâtissiers, des boulangers, des rôtisseurs et des porteurs se ruèrent en masse dans la cuisine. Les cuisiniers et les seconds de cuisine se bousculaient autour de Scovell, debout devant la cheminée, balançant sa louche à bout de bras. Un dernier roulement métallique résonna jusqu’au plafond voûté. – Allumez les feux ! » dans l’âtre, le couvre-feu fut soulevé. Les soufflets furent actionnés. Les braises et les tisons s’enflammèrent. – À vos postes ! Les hommes s’éparpillèrent dans un tourbillon de livrées et de tabliers. (p. 162)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Angleterre, XVIIe siècle : Susan, guérisseuse et sage-femme lègue à son fils, John, un savoir contenu dans Le Livre du festin des Saturnal. L’orphelin est envoyé au Manoir de Buckland. Affecté aux cuisines, il pénètre dans un univers de faste et d’abondance, peuplé d’une armée de domestiques sur lequel règne Maître Scowell. Peu à peu, John s’initie au secret des fourneaux et parvient à une maîtrise parfaite de son art. A peine embauché, John s’éprend de Lucretia, le fille de Lord William. Mais leur union est impossible. Alors que John prépare le repas de noces de Lucretia et Piers, la nuit précédant le banquet, on apprend que le roi vient d’être destitué. C’est la guerre civile…Entre mythe et réalité, ce roman fascinant plonge le lecteur dans l’Histoire tourmentée de l’Angleterre du XVIIe siècle et nous invite à une odyssée culinaire riche en mets ancestraux dans les cuisines du manoir de Buckland.

À propos de l’auteur:AVT_Lawrence-Norfolk_9531

Lawrence Norfolk, né en 1963, à Londres, est connu pour ses romans historiques aux intrigues riches en détails. Après des études de littérature à King’s College, il entame une carrière d’écrivain et de journaliste. Il rédige divers articles pour des publications, dont The Washington Post, Esquire, GQ, The Times et participe aux émissions littéraires et culturelles. En 1992, il remporte le prix Somerset-Maugham avec son premier roman.

 

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Titre : Le Festin de John Saturnal
Auteur : Lawrence Norfolk
Éditeur : Grasset
Date de parution : 2012
Traduction de l’anglais par Alice Seelow

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Les tribulations d’une cuisinière anglaise

Peut-être êtes-vous accros à la série télévisée Downton Abbey…

 

voici donc le livre qui l’a inspirée, décrivant les conditions de travail des domestiques et leurs rapports avec les patrons de la Haute Société anglaise au début du 20e siècle.

Margaret Powell rêve d’être institutrice, ses parents ne peuvent lui payer les études nécessaires, elle doit donc entrer en condition, c’est-à-dire devenir domestique. À 15 ans, elle devient fille de cuisine, un des statuts les plus ingrats car, non seulement elle est au service des patrons, mais également à celui des domestiques. Enfin promue cuisinière, elle aura cette liberté d’être en relation avec la patronne des lieux.

Elle passera donc toute sa vie dans les cuisines de la Haute Société pour qui les domestiques sont une race à part, «une sous-espèce vivant sous terre». Elle nous fait bien sentir ces deux univers parallèles : en haut et en bas ! Et partage une anecdote qui résume bien le rapport entre ces deux mondes : À ces débuts, alors qu’elle n’est encore que fille de cuisine, un matin, elle nettoie les escaliers, le livreur lui tend le journal et spontanément, elle le tend à Mrs Clydesdale. Sa patronne, la regarde froidement et lui dit : « Vous ne devez jamais, jamais vous m’entendez, sous aucun prétexte, me tendre quoi que ce soit avec vos mains; toujours sur un plateau d’argent. Votre mère a pourtant été en condition. Elle ne vous a donc rien appris ! » Voilà le ton qui était réservé à tous ces domestiques que la Haute Société considérait comme « un mal nécessaire » ! Selon EUX, (c’est ainsi qu’on appelait les patrons), les domestiques étaient incapables d’apprécier les bonnes choses, ni le confort; il fallait donc les nourrir très simplement, les faire travailler et les loger dans des chambres nues et glaciales…

À cette même époque, le duc de Westminster avait à son service plusieurs centaines de serviteurs, sa ménagerie humaine, comme il aimait la qualifier : majordome, femme de service, valet de pied, femme de chambre, aide-femme de chambre, gouvernante, jardinier, chauffeur, fille de cuisine, cuisinière… et j’en passe…

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À lire pour comprendre le rapport entre ces deux mondes et pour apprendre quelques détails intéressants dont le fait qu’un service de table complet de porcelaine compte 126 pièces et doit être lavé une fois/semaine … !!

Mais quel mauvais titre en français alors que l’anglais est si parlant : Below Stairs.

 Un extrait pour donner la couleur

« Une autre de mes bêtes noires, c’était le nettoyage des casseroles en cuivre. Elles se salissaient à chaque fois qu’on s’en servait. Après chaque repas, tout le brillant était parti et elles étaient à nouveau ternes. On les nettoyait avec un horrible mélange de sable, de sel, de vinaigre et un peu de farine, et on le faisait à mains nues. (…) Une fois qu’elles étaient astiquées ca faisait joli, toutes ces casseroles accrochées au mur de la cuisine; ca allait de la plus minuscule, qui ne contenait qu’une tasse à thé, jusqu’à la plus énorme ou on pouvait mettre trois Christmas puddings côte à côte. » (p. 130)

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 Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)

Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell. Quarante ans plus tard, il a inspiré le scénariste de Downton Abbey.

 À propos de l’auteur AVT_Margaret-Powell_6663

Née dans une famille modeste du Sussex, Margaret Powell (1907-1984) doit travailler dès l’âge de treize ans. La parution de ce livre en 1968 lui vaut la célébrité. Le succès se poursuit avec Climbing the Stairs, The Treasure Upstairs, The Margaret Powell Cookery Book. Elle devient une habituée des talk-shows et passe son bac à plus de 60 ans.

 

Titre : Les tribulations de la cuisinière anglaise
Auteur : Margaret Powell
Éditeur : Payot
Date de parution : 2013 (réédition de 1968)
Traduction de Below Stairs par Hélène Hinfray

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