La route du thé et des fleurs

Une biographie fascinante de « l’espion du thé».

La route du thé et des fleurs  En 1848, l’East India Company perd le monopole sur l’importation et le commerce du thé dont la Chine est le seul producteur et fournisseur. Afin de maintenir son déploiement, l’Empire britannique projette de développer ses premières plantations de thé aux Indes, mais il lui manque l’essentiel: de bons théiers et la connaissance technique de la fabrication du thé.

Alors qu’à cette époque, Pékin interdit à tout occidental de voyager dans ses terres, Robert Fortune, jeune botaniste anglais, se voit confier la mission de percer les secrets de fabrication du thé en Chine. Ne reculant devant rien et afin de passer inaperçu il s’habille à la chinoise, porte une longue natte de cheveux, et parle le mandarin. C’est ainsi que Fortune pénètre en zone interdite de la Chine où le thé est cultivé. Après avoir été un observateur attentif, il découvre et analyse les techniques de préparation des feuilles et parvient, au péril de sa vie, à rapporter jusqu’en Inde des milliers de plants identifiés comme les meilleures variétés. D’ailleurs, il sera le premier occidental à expliquer que le thé vert et le thé noir proviennent de la même plante.

Ainsi, l’espion Fortune ramènera avec lui, huit manufacturiers et sera à l’origine de l’introduction de plus de 120 espèces de plantes dans les jardins botaniques occidentaux. Mission plus que réussie pour ce digne serviteur de la Reine ! Au terme de sa mission diplomatique, Robert Fortune retournera vivre en Chine.

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Un extrait pour donner la couleur 

Nos chaises étaient prêtes; nous ne nous fîmes pas dire deux fois de partir et, un peu avant la nuit, nous arrivions à notre destination, au pied de la célèbre montagne de Sung-lo-shan, où le thé vert fut, dit-on, découvert jadis par un saint homme, fondateur d’un monastère qui subsiste encore en ces lieux et qui passe pour produire les thés les plus précieux du pays.  (p.59)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Rien ne prédisposait l’Écossais Robert Fortune paisible botaniste, à une vie d’aventures. A la fin des années 1840, l’East India Company le fait quérir de toute urgence : il est le seul à pouvoir percer les secrets du thé chinois et de sa qualité exceptionnelle ; on attend donc de lui qu’il se fasse espion pour pénétrer en Chine, dérober les plans des meilleures variétés, étudier les techniques de préparation des feuilles. Fortune réussira : il ramènera pas moins de vingt mille pieds qui seront aussitôt plantés sur les contreforts de l’Himalaya puis à Ceylan. Ce qui fait le bonheur de son récit, outre les aventures en cascade, c’est la curiosité gourmande du voyageur rendu inconscient du danger par son émerveillement inépuisable devant les splendeurs qu’il découvre.

À propos de l’auteur : 34626477_128460766360

L’ouvrage est le récit autobiographique du voyage de ce botaniste britannique (écossais) Robert Fortune, (1813-1880), qui est envoyé en Chine pour faire de l’espionnage industriel.

Titre : La route du thé et des fleurs
Auteur : Robert FORTUNE
Éditeur : Payot
Date de parution : 1984

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Chef !

Un roman nostalgique, mélancolique, mais ô combien empreint de réflexions sur une vie remplie de doutes envahissants. D’entrée de jeu, le jeune enfant s’interroge « Maman, qu’est-ce qui nous manque le plus quand on est mort ? »

Un roman nostalgique, un roman initiatique également … Kirpal, ce cuisinier à la retraite apprend qu’il est atteint d’une maladie mortelle, au moment où il reçoit une missive de son ancien employeur, lui demandant de réaliser le repas de noce de sa fille.

Au cours de ce long voyage en train, qui le mènera de Delhi au Cachemire, il se remémore les débuts de sa carrière de cuisinier, les préparations raffinées de son mentor qu’il appelait Chef, l’apprentissage des parfums, des saveurs, des odeurs dont celles accolées à l’amour, et particulièrement à l’amour interdit avec une Pakistanaise, ennemie et espionne, n’oublions pas qu’il est Indien.

Un magnifique roman, qui nous amène sur le glacier Siachen où il a travaillé, un des hauts points du monde où le thermomètre peut descendre jusqu’à – 50 degrés. On vit le conflit indo-pakistanais et la situation du Cachemire situé entre ces 2 puissances nucléaires, on est imprégné également du mépris et de la haine entre hindous et musulmans, – et de ces guerres qui n’en finissent jamais … Et avec plaisir, on découvre les charmes de la cité, l’ambiance des petits restos de campagne, les fêtes de village évidemment toujours arrosées de bons vins… où tout le monde prend le temps de se rencontrer en fin de journée.
Ce roman culinaire et sensuel, demeure un livre mystérieux dont le coeur semble impénétrable. Serait-ce pour combler en partie cette lacune, qu’on trouve un lexique, en fin de livre !

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Un extrait pour donner la couleur 

« Idéalement, je voulais devenir un légume. Les légumes ne redoutaient rien. Les carottes baisaient la terre. La vie sexuelle des carottes et des oignons était meilleur que la mienne. Les courgettes faisaient scandaleusement l’amour aux paneer, champignons, ail et tomates. Le basilic se nichait au plus profond de pâtes bien gonflées, aux noms plus sexy que la forme. »

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Un long voyage l’attend, de Delhi aux hauteurs enneigées du Cachemire, qu’il a fui quatorze ans plus tôt… Bercé par le rythme lent du train, Kip se remémore le froid polaire et les vents déchaînés soufflant la discorde sur la frontière indo-pakistanaise. C’est là pourtant qu’il apprit à mêler saveurs et parfums, comme il associe aujourd’hui cuisine, amour, et espoirs passés autour du souvenir d’une femme…

À propos de l’auteur : article-1268764610413-08BC8758000005DC-124162_636x411

Né en 1969 au Penjad, Jaspreet Singh a grandi dans la région du Cachemire et dans plusieurs villes de l’Inde, son père étant militaire de carrière. Il s’installe en 1990 à Montréal, où il obtient un doctorat en ingénierie chimique de l’Université McGill. Après une carrière de chimiste, il décide de prendre la plume. Chef, son premier roman a remporté en 2009 le Canadian Authors Association Literacy Award.

Titre : Chef ! cachmire
Auteur : Jaspreet SINGH
Éditeur : Pocket
Date de parution : 2011
Traduction de l’anglais par Laurence Videloup

 

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Le Curry, Une histoire gastronomique de l’Inde

Une épopée gastronomique indienne

ACH002349431.1367276155.320x320Plein d’anecdotes savoureuses qui constituent une preuve que l’histoire du monde s’apprend également et toujours à travers l’assiette.

L’historienne développe les multiples influences qui ont coloré ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la cuisine indienne : celle des religions apportées par les peuples colonisateurs; islam, hindouisme, christianisme, expliquant d’ailleurs les tabous alimentaires; celle des colonisateurs, dont les Portugais qui ont introduit le piment, la tomate et la pomme de terre; celle des marchands de la Compagnie des Indes et … ces milliers d’Anglais qui ont introduit le thé, devenu boisson nationale indienne. Ainsi que celle des personnages qui ont teinté l’histoire de ce peuple: Gandhi, évidemment, mais également la reine Victoria et l’ensemble des fonctionnaires anglais présents sur le territoire, (en 1800, on y dénombre plus de 30 000 soldats anglais).

Revenons au propos de ce livre, le CURRY, un « plat-concept », dérivé du tamoul KARI, et dont la recette aurait été imposée par les Anglais. Alors que la langue indienne nomme spécifiquement les différents mets épicés en sauce, le terme CURRY est devenu un générique englobant l’ensemble des plats épicés nappés d’une sauce épaisse. Grands amateurs de ce ragoût épicé, les Anglais l’ont rapporté avec eux dans leur pays. C’est ainsi qu’aujourd’hui, on déguste d’excellents currys sur leur île britannique.

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Truffé d’anecdotes bien choisies, ce grand voyage sur la route des épices, nous offre en prime une trentaine de savoureuses recettes de currys et d’autres plats emblématiques de la cuisine indienne.

Attention ! À la lecture de ce livre, impossible de ne pas cuisiner indien !

Un extrait pour donner la couleur

Au Bangladesh, le riz qui pousse sur les terres du village est réputé plus nutritif et plus rassasiant que le riz qu’on achète au marché. Manger du riz cultivé dans leur région emplit les villageois de la force vitale de leur terre et les relie à leur communauté. Avant de partir en voyage, on presse le voyageur d’absorber de grandes quantités de riz local, pour qu’il s’emplisse de la quintessence de sa terre…
Ce que mange un Indien dépend de sa région, de sa religion, de sa communauté et de sa caste.

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

La cuisine indienne s’est forgée aux nombreux carrefours de l’histoire de cet immense pays : marchands portugais, conquérants moghols et donc aussi Raj britannique l’ont enrichie, après quoi elle est partie elle-même à la conquête du monde. C’est cette extraordinaire épopée gastronomique, entre politique, gourmandise et sensualité, que nous conte avec bonheur l’historienne anglaise Lizzie Collingham.

À propos de l’auteure : AVT_Lizzie-Collingham_9626

Lizzie Collingham (PhD), historienne, chercheur et auteure, vit près de Cambridge. Le Curry est son premier livre publié en 2001.

Titre : Le Curry, Une histoire gastronomique de l’Inde
Auteur : Lizzie COLLINGHAM
Éditeur : Payot,
Date de parution : 2009
Traduction de l’anglais Curry: A Tale of Cooks and Conquerors par Marie-Odile Probst

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Le festin indien

Un pays ne se révèle jamais mieux que par sa cuisine

6847-300x498Chitrita est invitée à un mariage qui aura lieu dans sa ville natale. À travers ce Festin indien, ce sera la re-découverte de la cuisine de l’Inde, ce pays qui compte plus d’1 milliard d’habitants, avec leurs exigences et leurs interdictions, qu’ils soient hindouistes, sikhs, islamistes, musulmans ou chrétiens. Elle raconte de façon magistrale la cuisine juive de Calcutta, la cuisine anglo-indienne et ses currys, la cuisine portugaise sucrée, la cuisine ayurvédique et le rapport avec le corps, les bengalis qui raffolent du poisson, l’abondance excessive lors d’un festin nuptial, ainsi que la cuisine de rue qui constitue presque le quotidien de ce pays.

Surprenante réflexion sur ce rapport avec la nourriture à travers les rites, les religions, notamment sur cette façon qu’ont les Indiens de se nourrir par le contact sensuel de la main à la bouche, alors qu’en Occident, c’est à l’aide d’un ustensile fait d’acier froid et acéré …

Ce livre, de près de 400 pages, est un véritable carnet de voyages à travers l’Inde culinaire moderne teinté de toutes ces influences d’envahisseurs, de conquérants et d’immigrants. Au hasard des rencontres, on humera les parfums de cardamome, de cannelle, de tamarin, on traversera les marchés, les bouis-bouis perdus, les palaces tout en dorures et, avec émotion, on partagera ses souvenirs d’enfance.

À lire, pour tout amateur de cuisine indienne, mais surtout amateur de récits de voyage dans son pays d’épices, comme Chitrita se plaît à l’appeler.

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)

On découvrira ici que la civilisation indienne a toujours eu une insatiable, presque enfantine curiosité pour l’étranger et les nouveaux produits qu’il amenait avec lui et c’est pourquoi elle propose une telle variété de cuisines distinctes, formées par les vagues successives d’arrivées, d’invasions, de conquêtes et d’assimilations où se croisent les influences des Perses, des anciennes tribus aryennes, des Juifs du Moyen Orient, des Mongols, des Arabes, des Européens aussi, chacun apportant des techniques nouvelles, trouvant du coup de nouvelles manières d’associer l’infinité variété des épices, des graines, du safran à la moutarde, aux légumes, aux céréales, aux poissons qu’ils découvraient.

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À propos de l’auteur : AVT_Banerji-Chitrita_7255.pjpeg

Chitrita BANERJI est née en 1947 à Calcutta. Diplômée de l’Université Havard, elle s’est imposée comme écrivain voyageur et historienne de la cuisine bengalie. Auteure de plusieurs livres qui traitent du rapport entre l’histoire, la religion et la culture culinaire de son pays d’origine, aujourd’hui, elle vit à Cambridge (Massachusetts). Elle a reçu de
nombreux prix et honneur dont en 2006 celui de Best American Travel Writing.

Titre : Le Festin indien
Auteur : Chitrita BANERJI
Éditeur : Hoëbeke, coll. Étonnants voyageurs
Date de parution : 2011
Traduction de Eating India: An Odyssey into the Food and Culture of the Land of Spices,

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