Victoire !

Roman élégiaque

Qu’est-ce qu’un roman élégiaque ? Qui exprime la mélancolie, selon Larousse.
Cette mélancolie du « Violoneux et de la Vieille fille » va, à jamais, bouleverser leur vie et donner un sens à cette lignée dont est issu l’auteur. « La Josaphat que j’ai découvert aux fiançailles de Chénéville fut pour moi plus qu’une révélation, un choc ! dira Victoire. L’amour unira à jamais frère et sœur !

Suite à la lecture des 6 volumes des Chroniques du Plateau Mont-Royal et des 9 volumes constituant la Diaspora des Desrosiers, on saisit bien que ces deux orphelins incestueux sont à l’origine de la lignée des Tremblay. Tant de personnages vivent dans cette œuvre magistrale, et telle que le souligne l’éditeur, «… cela n’a jamais été vraiment raconté, et cela devient un moment d’écriture de très haute intensité, transportée par la musique endiablée de l’interdit. »

« Rose, Violette et Mauve tricotaient … » Ces trois « tricoteuses de pattes de bébé » et leur mère Florence refont leur apparition dans Victoire ! pour notre bonheur. Elles observent le monde et ses bouleversements. Elles commentent les événements tout en jouant de la broche à tricoter. Elles ne sont que commentaires constituants l’âme de cette saga.
Dernière page, dernière phrase, dernière ligne : « Vous avez vu, maman ? Tout s’est bien passé. – Oui. Josaphat va rester. Vous pouvez vous remettre à vos tricots. »

Un extrait pour donner la couleur

Le jambon. J’en aurais mangé jusqu’au lendemain matin. Comment avais-je pu m’en passer si longtemps? Après sept années d’insipides soupes au barley – au couvent on m’aurait repris : de l’orge. Victoire, de l’orge – ou flottait de temps en temps un minuscule morceau de viande, mais jamais du porc, ordinairement du poulet fade bouilli trop longtemps et de petites portions de patate, le tout sans beurre et sans sel …cette viande filandreuse au goût si prononcé et si savoureux entouré de son succulent gras tout blanc m’a fait monter les larmes aux yeux ! (29)

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :
1898, au cœur des Laurentides. Après sept ans pas­sés au couvent, Victoire tourne le dos à la vie de reli­gieuse qui l’attendait et décide de rentrer à Duhamel pour retrouver son frère Josaphat, orphelin comme elle depuis le décès de leurs parents dans l’incendie de l’église du village. Dans cette élégie romanesque composée par Victoire, Michel Tremblay donne à entendre l’un de ses plus beaux hymnes à la vie, encore une fois porté par une voix de femme aux accents opératiques.

Car nous savons tous, maintenant que les secrets de famille ont été dévoilés bribe par bribe à travers La Diaspora des Desrosiers et Les Chroniques du Plateau-Mont-Royal, que de ces deux orphelins incestueux vont naître Albertine puis Gabriel, le mari de la Grosse Femme et le père de Jean-Marc, alias Michel Tremblay. Mais cela n’a jamais été vraiment raconté, et cela devient un moment d’écriture de très haute intensité, transporté par la musique endiablée de l’interdit.

 À propos de Michel Tremblay :
Rien à ajouter ! Tout a été dit sur ce grand dramaturge !

Titre : Victoire !
Auteur : Michel Tremblay
Éditions : Leméac
Date de parution :  Automne 2020

Chef, oui Chef !

Une recette, c’est le goût d’un souvenir !

Jean Soulard, un nom associé à la cuisine du Château Frontenac dont il a dirigé les cuisines pendant 20 ans. Il a plusieurs livres à son actif, dont le dernier et sûrement le plus audacieux,
Le cannabis en cuisine.

Un brin d’humour, quelques lignes poétiques rendent vivante chaque histoire, celle de son père boulanger, celle de la mémorable sortie d’eau du marlin bleu de Guam ou de l’arrivée de la poule Chanteclerc au Château. Des histoires en mémoire lointaine, comme alors qu’il n’était qu’assistant, désirant dénouer le secret de ce mythique Soufflé d’omble du Père Bise, épiant le vieux chef, mémorisant ses gestes, vérifiant en catimini les produits utilisés… ! Chaque histoire est une aventure dans le temps. Mais, voilà qu’à la mi-mars 2020, il raconte ce séjour à Pondichéry qui dure un peu plus de 36 h, puisque la pandémie prend la planète en otage…les liaisons avec le pays sont rompues et il devra revenir en catastrophe … comment oublier mars dernier ! Au retour, en quarantaine, je vous laisse deviner de quelle manière j’ai occupé mon temps… j’ai commencé à écrire ce livre… Bonne lecture !

Un extrait pour donner la couleur :

Une conclusion qui résume une vie « La question revient régulièrement : Chef, quel est le meilleur repas que vous avez mangé?
Une recette est une liste d’ingrédients. Bien dosés, cuisinés à point avec un soupçon d’originalité, une pointe de saveur personnelle, ces ingrédients deviendront une délicieuse assiette. Mais un repas est bien plus qu’une succession de plats succulents. La table est alors mise pour la conversation, les échanges entre convives qui se racontent.
Avec le temps, le menu entrera dans l’oubli, mais ce moment qui a nourri une grande amitié restera gravé dans la mémoire. J’ai des souvenirs impérissables de rencontres autour d’une table ou il y avait seulement un bon pain, un excellent fromage et du vin. La cuisine, c’est avant tout, des contacts humains. »

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

« Je partage avec vous mes souvenirs, guidés par la poésie, le plaisir, et tous liés par la gourmandise et l’amitié. C’est un voyage dans le temps, teinté de liberté et assaisonné à ma façon. Une invitation à goûter la cuisine à travers l’humain. »

À propos de l’auteur :

Jean Soulard Maître cuisinier de France a travaillé dans des maisons étoilées dans le monde entier avant de s’installer au Québec en 1979. Il a dirigé la cuisine château Frontenac durant 20 ans et signé 11 livres.

Titre : Chef, oui Chef !
Auteur : Jean Soulard
Éditeur : Flammarion Québec
Date de parution : Septembre 2020

La menthe et le cumin

L’odeur au cœur de la smala !

Petit recueil de 99 pages que je viens de terminer…2h tout au plus de lecture, mais un magnifique souvenir qui se prolonge dans le temps, rempli d’effluves heureuses.

Un bijou de livre, qu’a dit l’animateur Franco ou chaque plat, chaque odeur est prétexte au souvenir intime rappelant ses origines espagnole, française et pied-noir, tout en étant bien installée au Québec.
Les repas de famille sont sacrés, ils transportent un trésor dira-t-elle, La vie de famille a été mon pays et mes racines.

De plus, j’ai vraiment aimé ce style bref, concis, un flash de mémoire en moins de 2 pages avec une chute qui laisse le temps de laisser venir une odeur !

Voilà un exercice d’écriture à lire et relire par une des grandes journalistes au Québec.

 

Un extrait pour donner la couleur : 

(…) Quoi qu’il en soit, mes parents aimaient préparer le réveillon et concocter un menu qui changeait de l’ordinaire. Nous dégustions souvent des huitres. Mais, ce plat que je préférais, c’était la coquille Saint-Jacques. Mes parents apprêtaient eux-mêmes le mélange de crevettes, pétoncles, champignons, vin blanc et le faisaient gratiner avec un mélange de gruyère bien piquant.

Ils déposaient le tout dans des assiettes en forme de coquilles, qui m’impressionnaient beaucoup. On en avait une tonne de ces assiettes, et jamais assez de monde autour de la table pour toutes les utiliser.  Ces soirs-là, j’étais plus attentive au soin que prenaient mes parents à la préparation du repas qu’aux plats eux-mêmes. (p. 32)

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

On connait Pascale Navarro la féministe, la journaliste, l’autrice d’essais percutants. Mais que sait-on de son passé?
Dans ces « récits d’enfance et de cuisine » où l’on connaîtra les secrets des gourganes à l’ail, au citron et au cumin, de la kémia et du gâteau à deux œufs, elle rend hommage à sa grande famille dispersée, l’invitant symboliquement autour d’une grande table, lui offrant l’un de ces moments qui transmettent une mémoire.

À propos de l’autrice :

Pascale Navarro journaliste, contribuant à diverses publications montréalaises. Elle a été chroniqueuse culturelle el littéraire à Radio-Canada ainsi qu’à Télé-Québec. Elle est autrice de nombreux essais, dont en 2010 Les femmes en politique changent-elles le monde ? et en 2015, chez Leméac, Femmes et pouvoir : les changements nécessaires. Plaidoyer pour la parité.

Titre : La menthe et le cumin
Autrice : Pascale Navarro
Éditeur : Leméac
Date de parution : Octobre 2020

Chambre 1002

Ou la force des Muses

Comme j’aurais aimé faire partie de ces muses de la Chef, Marie l’artiste, Gabrielle l’actrice, Ornella la sommelière, Justine le nez et Viviane la journaliste, dont la gourmandise est une merveilleuse source de bonheur partagée. Peut-on rêver meilleur aréopage !
À Paris, elles nous entraînent prendre un verre à l’Écluse et l’auteure en profite pour parler de l’excellent roman de son amie Geneviève Lefebvre Toutes les fois où je ne suis pas morte, ainsi que de l’essai hilarant de Julian Barnes, Un homme dans sa cuisine dans lequel il fait part de ses angoisses en cuisine. Recommandations partagées!

Chrystine est vraiment une épicurienne ! Elle en profite pour faire ses recommandations d’achat  pour le meilleur. Ainsi, à Montréal, on se procure le fromage chez Bleu et Persillé, son dessert chez Rhubarbe et on apporte son vin Aux Héritiers. À Paris, on prend le thé chez Mariage Frère, un verre à l’Écluse et on se pourlèche de la glace aux marrons de Berthillon; à New York, on consulte le menu d’Eleven Madison Park, et on flâne au Chelsea Market ! À Québec, ça va de soi,  au Tempura du Pavillon Lassonde à la table de Marie-Chantale Lepage.

Mais ce roman vaut plus que l’étalage des bons et beaux lieux, il met particulièrement en évidence la force de l’amitié manifestée sous toutes formes. Ne jamais sous-estimer l’impact d’un regard compatissant, d’un sourire, d’une démarche aussi mince soit-elle à une personne malade ou en état de dépendance. La vie souvent ne tient qu’à cela !

Un extrait pour donner la couleur 

« Figure-toi que les amies d’Hélène Holcomb pensent qu’elles peuvent solliciter son cerveau et l’amener à se réveiller en lui faisant sentir des odeurs de cuisine qu’elle a toujours aimées… Les arômes n’avaient peut-être pas encore agi sur Hélène, mais modifiaient doucement l’ambiance qui régnait dans l’aile où dormait la célèbre chef, en s’opposant aux relents des produits d’entretien, de sueur, de malades, tandis que les couleurs pimpantes de la salade fattouche, de la charlotte aux framboises, du tajine de poulet au citron confit, de la glace à la pistache appelaient de la joie en ces lieux si ternes. (149)

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :
Hélène, chef montréalaise mondialement connue, se rend à New York afin d’y recevoir un prestigieux prix culinaire. Sur le chemin du retour, la tragédie frappe : elle est retrouvée inconsciente à la suite d’un brutal accident de voiture. Simple malchance ou acte prémédité ? Les enquêteurs travaillent à éclaircir le mystère, mais les pistes demeurent floues autour de cette femme apparemment sans ennemis. Hélène, plongée dans un profond coma, est veillée par ses amies les plus proches qui, après plusieurs semaines passées sans observer de progrès, mettront en place une ingénieuse stratégie aromatique pour tenter de ramener à la vie celle qui était le pilier de leur groupe.

À propos de l’auteure :
Chrystine Brouillet a écrit plus d’une cinquantaine de romans, surtout policiers. Elle fait partie des quelques rares auteurs québécois à vivre de sa plume. Ces héroïnes, à l’image de son auteure, cultivent un doux penchant pour la gourmandise.

Titre : Chambre 1002
Auteure : Chrystine Brouillet
Éditeur : Druide
Date de parution : 2018

Faire campagne

Joies et désillusions du renouveau agricole au Québec

La bédéreportage Faire campagne est un de ces ouvrages pertinents sur la réalité du milieu agricole québécois parus depuis les trois dernières années, avec le livre La ferme impossible de Dominic Lamontage (que de bon sens !) et le film La ferme et son état de Marc Séguin.

Dans Faire campagne, Rémy Bourdillon mène l’enquête pour nous amener à mieux comprendre les différents acteurs et actrices qui participent au renouveau du monde rural du Québec et tout n’est pas noir ou blanc.

Les témoignages recueillis nous éclairent sur la nécessité de faire bouger les lignes afin de permettre à une relève agricole de pratiquer une agriculture artisanale proche des consommateurs et soucieuse des enjeux climatiques.

Illustrant ouvrage ! saviez-vous que l’UPA est le seul syndicat habilité au Québec à représenter les intérêts des agriculteurs et agricultrices en culture biologique et en culture conventionnelle ? Ou ceux des artisan.e.s maraîcher.e.s et les grosses industries agro-alimentaires ?
Ne sommes-nous pas devant un non-sens tellement les enjeux, les valeurs et les intérêts des deux modes de production  divergent ?
Ou encore, que penser du fait qu’il soit encore illégal d’élever plus de 100 poulets par an, alors qu’il y a une forte demande des consommateurs présentement pour des œufs et des poulets fermiers élevés au grand air et dans le souci du bien-être animal.

Toutefois, il ressort de ces portraits un point commun, une volonté collective dépassant celle des individualités, d’offrir aux Québécois et Québécoises des produits frais, sains et locaux.  Aussi, ces entrepreneur.e.s à la différence des grosses industries productivistes participent à l’essor d’un tourisme gourmand en créant du sens, un lien à la nature et au territoire à une époque où nos sociétés s’urbanisent de plus en plus. Ils et elles participent au développement économique et social du Québec tout en retenant sa jeunesse.

Un ouvrage à étudier et à partager à tous ceux et celles qui croient que chaque projet souhaitant offrir le meilleur du territoire tout en le préservant a sa place au Québec.

Vive les fermes artisanales, vive les poules libres !


Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)
Le monde rural est en plein essor au Québec. Une nouvelle génération d’agriculteurs tente de développer de meilleures manières de produire nos aliments. Grâce à ces jeunes familles qui délaissent la ville pour la campagne, nous voyons fleurir des fruits et légumes oubliés, des fromages locaux et des viandes et charcuteries diversifiées. Mais comment survivre dans un système taillé pour l’agriculture industrielle? Comment garder la foi malgré l’intransigeance des règles?

Ce projet de bédéreportage repose sur une enquête journalistique au long cours. Veillant à tendre le micro à tous les acteurs en présence, Rémy Bourdillon a suivi pendant un an le combat quotidien d’une dizaine d’agriculteurs aux prises avec le seul et unique syndicat en place, l’Union des producteurs agricoles. À travers ces femmes et ces hommes, cette bande dessinée fait la lumière sur une situation unique à l’échelle mondiale.

À propos de l’auteur:
Rémy Bourdillon est un journaliste indépendant qui vit à Pointe-Saint-Charles depuis 2013. Il s’intéresse aux questions environnementales, aux mobilisations citoyennes et à d’autres thèmes plus légers comme le voyage.

Titre : Faire campagne. Joies et désillusions du renouveau agricole au Québec
Auteurs : Rémy Bourdillon + Pierre-Yves Cezard
Éditeur : ATELIER 10 + La Pastèque
Date de parution : 2018

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Treize à table

Déjà en ouverture un cocktail du Royal, joli bar rue Mont-Royal à Montréal, fait office d’attrait. En finale, quelques recettes qui ont inspiré Chrystine Brouillet, la gourmande que l’on aime, et la co-instigatrice de ce recueil … La table est mise pour « ce banquet d’auteurs ».

13 textes si différents, si révélateurs du plaisir solitaire et rapide de l’essayiste, et en finale une nouvelle éblouissante de Ian Manook, ma découverte!

Chrystine Brouillet – Dame de cœur, Dame du Pic – Pleut-il sur Paris – on s’en fout !  Chrystine la gastronome est chez cette Anne-Sophie Pic. Un délire de mots pour déguster une fraction de cette sublime chef, qui un jour à Montréal en lumière a demandé qu’on l’amène à MA librairie ! Y a des honneurs intimes comme ça !  Mais manger à SA table, je n’en ai que rêvé…

Michel-Marc Bouchard – Des confitures pour Pina Bausch : fascinant ! je crois qu’on l’a tous ce syndrome de la soupe aux poireaux. Tous ces personnages mis en scène, de la fumeuse Pina Bausch, à l’étonné Michel Tremblay, en moins de 10 pages …  fascinant le travail du dramaturge ! Rire en lisant c’est aussi un plaisir ! Un exercice d’écriture, rien de moins … Et j’ai tellement aimé ce Pina de Win Wenders !

Michèle PlomerMoucheuse – Beau texte d’un maître qui donne à la jeune fille les secrets du mouchage, mais aussi simplement de la vie ! « Ce n’est pas avec la volonté qu’on attrape le poisson, c’est avec de la patience et de la technique ! »

Geneviève Brouillette – L’Art de la déshydratation – Les subtilités de déshydrater jusqu’à en vomir sa frustration ! Une montée cinématographique des années 50 à la Sunset Boulevard !

Rafaëlle Germain – Catherine –  Une odeur exquise…une mise en situation – quelques lignes … un rêve d’écrire ce que deviendrait cette jeune personne …  et pour votre info, lecteurs avides… il faut lire Michelle Barrière, la romancière qui livre les mystères des cuisines du Moyen-Âge dont rêve Rafaëlle !

Patrice Godin – La faim irrationnelle et hallucinante du coureur et de la bête sauvage qui sommeille en luiCe récit s’inspire du Bigfoot 200 mile autour du mont Saint-Helens200 milles qui mène aux hallucinations, à l’épuisement, à la faim, « la faim y était … pas l’appétit » !

Annie l’ItalienLe dernier – Le frigo toujours plein, la nourriture était l’élément de séduction et demeure l’élément utilisé après une mort trop froide.

François LévesqueLe temps des pommes – Un texte nostalgique, d’une mère vieillissante qui se souvient « avoir appris à ne rien gaspiller » ! Beaucoup de mots, beaucoup de douleurs.

Michel JeanMush – Un coup de cœur, comme sous-entend l’étiquette de l’autre libraire !! Mush signifie orignal, « une bonne chère pour les Blancs mais pour nous c’est le roi de la forêt. » « Sans lui, les Innus n’auraient pas survécu ! Chez nous avant de le manger, on accroche un os de l’animal à la branche d’un arbre, c’est une marque de respect pour la bête qui nous permet de vivre ». Et toute cette émotion face à cette culture enfouie … Voilà, ces 10 pages mérite le livre !

Samuel LarochelleLes cocos – Quelques pages pour faire la paix avec un coin de pays, un coin de vie… imbibé d’une saveur de tarte aux pommes à la cannelle !!

Erika SoucyUn mirage à Malaga – 3 pages sur le bien-être pour découvrir le goût inoubliable d’une seule olive et du reste de la vie ! Surprenant court texte …

Geneviève LefebvreEl hambre de mi corazôn –Un monde si vrai et si 2000… Comme un conte de fée avec quelques interstices qui permettent d’entrevoir la vraie lumière de l’artiste. Espérame !

Ian Manook Mez mama – Une nouvelle éblouissante, un choc saisissant… on le devine mais on n’ose pas … ! Un univers bien réel loin de nous et pourtant … Merci pour cette vérité qui me hante : « Ce qui tient un peuple, autant que la langue et l’histoire, c’est la bouffe. » et moi j’y crois, faut passer au Conservatoire culinaire du Québec, situé dans l’École des métiers de la restauration. Vous y trouverez l’histoire de la cuisine d’ici, moins violente mais qui détermine notre histoire!

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :
Au cœur de nos histoires les plus intimes, les plus étonnantes, les plus révélatrices s’inscrit fort souvent la nourriture. Inspirées par cette thématique alléchante et guidées par le plaisir des sens, Chrystine Brouillet et Geneviève Lefebvre ont attablé treize auteurs de grand talent. Au menu : de savoureuses nouvelles en tous genres, où se courtisent des univers aussi distincts que complémentaires. Certaines saveurs rencontrées au détour des voyages, à travers les hasards du quotidien détiennent le pouvoir de changer nos vies. Que ce soit l’odeur de la tarte aux pommes de notre enfance, le parfum délicat de l’amitié lors d’un repas gastronomique, en passant par des confitures pour Pina Bausch, de simplissimes œufs au réveil, une soupe aux poireaux, le canard aux pêches d’un rebelle andalou, les boulettes de viande fort surprenantes d’un mercenaire ou le goût inoubliable d’une olive croquée sur une terrasse de Malaga, tous ces bonheurs sont blottis dans nos mémoires.

À propos des auteur.e.s : 13 auteur.e.s – 13 courtes biographies qui auraient été appréciées, un reproche, j’aurais aimé avoir quelques mots de présentation de chaque auteur comme mise en situation.

Titre : Treize à table – Nouvelles
Auteur.e.s : Treize auteur.e.s
Éditeur : Druide
Date de parution : 21 février 2018

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