Le Gourmet solitaire

Le gourmet solitaireIl travaille dans le commerce, mais ce n’est pas un homme pressé; il aime les femmes, mais préfère vivre seul; c’est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires … Cet homme, c’est le Gourmet solitaire.
La 4e de couverture est vraiment parlante et me voilà plongée dans les aventures culinaires de ce passionné de bouffe.
Comme à chaque lecture qui parle de cuisine du monde, j’espère au fond de moi que le livre révèlera les secrets, dévoilera les mystères du pays en question: LE guide de voyage gourmand ultime celui qui délivre ces adresses cachées, ces endroits typiques, ces boui-boui loin des foules et des places aseptisées. J’espère que Le Gourmet solitaire soit LE livre qui me fera manger le vrai Japon et ses habitants.

Ce manga publié en 1997 et traduit en français en 2002, nous amène dans le 9782203098237_5quotidien d’un travailleur autonome qui vit à Tokyo et qui travaille dans l’import-export. Sa liberté ?! Laisser son instinct du moment s’exprimer afin de trouver LA place où calmer sa faim, l’amenant souvent à sortir de sa zone de confort et à découvrir de nouvelles saveurs.
Le livre est ainsi divisé en chapitre, un pour chaque endroit visité.
Ses tergiversions culinaires nous permettent de découvrir quelques villes japonaises et différents quartiers de Tokyo, de découvrir un pays fort marqué par les différences: de recettes, de mentalités (Tokyo-Osaka), d’ambiance. Paradoxalement on ressent aussi l’exigence d’une uniformisation des comportements en société: il faut paraître le plus neutre possible.

gourmet_solitaire_page_11Pas d’histoire romancée, tout tourne autour des plats et des restaurants que le protagoniste découvre. Ce qui peut vite devenir redondant pour ceux et celles qui ont moins d’intérêt pour les longs descriptifs de bouffe. Pour les autres, cette bande dessinée donne accès à un pan détaillé de la culture alimentaire nipponne, une cuisine riche et soucieuse du bien être de ses clients, respectueuse des saisons, de la naturalité des produits et du terroir.
Les plats même illustrés en noir et blanc sont plus alléchants les uns que les autres: haricots sucrés en gelée «Mamekan», bol d’anguille grillé sur du riz, Oden et bol de riz au curry etc …
Les pages se dévorent, le dictionnaire français-japonais est ouvert, on savoure.

La suite Les rêveries d’un Gourmet solitaire, vient de paraître au Québec. Tanoshimi ni shite imasu.

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Un extrait pour donner la couleur

Il faut un sacré courage pour entrer la première fois dans un restaurant inconnu, quand on y pense. Et je ne parle pas d’entrer dans un de ces restaurants hyper-chics dans un pavillon traditionnel aux murs passés au brou, ni dans un de ces restaurants français qui vous refusent l’entrée si vous n’êtes pas en smoking-cravate. Non, je veux parler d’entrer dans un de ces restos tout ce qu’il y a de plus banal […] un de ces petits bistrots comme il y en a partout avec un plat du jour foie de porc à l’ail à la poêle à 680 yens, salade de tofu froid incluse; ou une de ces gargotes de soupe de nouilles «râmen» plus demi-portion de riz cantonais à 600 yens. Ce genre d’endroit. (p285)

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)
Il travaille dans le commerce, mais ce n’est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c’est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires… Cet homme, c’est le gourmet solitaire.
Au gré de ses déplacements et de ses envies, il fait de chaque repas une expérience unique, qui ravive en lui des souvenirs enfouis, donne naissance à des pensées neuves, ou suscite de furtives rencontres.

À propos des auteurs:
Jirô Taniguchi
Jirō Taniguchi est un auteur japonais de mangas seinen et gekiga. En 1970 il découvre la bande dessinée européenne, alors inconnue au Japon, et dont le style (netteté et diversité du dessin), notamment celui de la ligne claire, va fortement l’influencer. Ses histoires plus récentes traitent de thèmes universels comme la beauté de la nature, l’attachement à la famille ou le retour en enfance.

kusumi masayukiMasayuki Kusumi est auteur et illustrateur de manga.

Titre : Le Gourmet solitaire
Auteurs : Jirō Taniguchi, Masayuki Kusumi 
Éditeur : Casterman
Date de parution : 1997
Traduit du japonais par Sahé Cibot, Patrick Honnoré.

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Chaque jour est un festin

Chaque jour est un festinLe dernier livre de ce couple prolifique (puisque James est décédé en juin 2015).
Chaque jour est un festin est un almanach sur le goût, l’histoire des gens, le sexe, la nourriture, le vin, sur l’art de la table qui a marqué une passion commune chez ce couple. Un florilège de tout ce qui leur a plu dans ce monde de la gastronomie. De courts feuillets avec des notes singulières sur tant de sujets variés : on y trouve donc des recettes comme celles de John Irving pour confectionner des boulettes ou celles des Salter pour le poulet Marengo, les blinis, le gaspacho et quelques cocktails. On y trouve également des conseils en tout genre, des notations historiques. Les Salter nous font ainsi partager les réflexions culinaires de la reine Victoria, JFK ou encore Winnie l’ourson. Voici  un hommage à la gloire de la nourriture et du vin, mais particulièrement sur le plaisir de les partager.

Un grand plaisir de lire quelques pages, le matin avec le premier café. Elles nous rappellent que finalement rien n’est aussi important que le plaisir de manger ce que l’on aime avec les gens que l’on aime !

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Un extrait pour donner la couleur

Notre maison d’Aspen remontait au temps de la Ruée vers l’or. La cuisine était petite, le plan de travail minuscule et le sol usé, mais elle était fonctionnelle et l’on s’y sentait bien. (…) C’est dans cette pièce que nous avons commencé à cuisiner ensemble en 1976. Nous n’avons, ni l’un ni l’autre, que peu d’expérience de la cuisine, et cette pratique en commun ne fut pas le résultat d’une décision – cela s’est fait comme ça, c’est tout ! Nous cuisinions côte à côte, nous suivions des recettes. Celles de James Beard ou de Mireille Johnston, deux de nos auteurs culinaires préférés. (…)

Si nous avons écrit de livre ce n’est pas pour donner des réponses définitives, mais nous aimerions qu’il plaise à ceux pour qui, manger est plus qu’un besoin de base. (…)
Nous espérons que cet ouvrage sera lu mais aussi utilisé. La vie est faite d’une multitude de choses, et parmi les plus belles que compte cette multitude, il y a les repas. (page 9)

Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Quel fut le menu servi sur le Titanic lors de la nuit fatale ? Comment décider qui inviter ou pas à dîner ? Où, à Paris, Samuel Beckett et Harold Pinter dégustaient-ils de la soupe à l’oignon à 4 heures du matin ? De la galette des rois de janvier à un dîner au champagne du Nouvel-An, James et Kay Salter nous offrent ce que 40 années de vie commune leur ont apporté de sagesse culinaire, de leurs propres recettes à des anecdotes littéraires, de leurs triomphes en cuisine à leurs désastres.

À propos des auteurs :

jamesNé en 1925 à New York, James Salter est décédé en juin 2015. Ce géant du roman américain, auteur  de nombreux livres est aussi un vétéran de la guerre de Corée. Il a publié son premier roman The Hunters en 1956.
Kay Salter, son épouse, journaliste et dramaturge, a écrit entre autres pour The New York Times et Food and Wine.

Titre : Chaque jour est un
Auteur : James Salter et Kay Salter
Éditeur : de la Martinière
Date de parution : 2015
Traduction de l’américain par Sophie Brissaud

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Mãn

7051-300x512Une personnalité attachante, fluide, joviale… Lors du colloque Raconter l’aliment, à l’Université Concordia, en mai 2015, Kim Thuy raconte ses souvenirs avec moult détails … un long sourire sur son visage nous fait comprendre qu’elle a fait la paix avec cette période sombre de son exode.
Kim raconte ce magnifique Mãn de tous les désirs, où la nourriture a différentes fonctions, mais essentiellement pour séduire, pour plaire, et aussi pour soigner les cœurs meurtris. « La manipulation de l’aliment nous rapproche du corps. C’est toujours un équilibre fragile, que les doigts ressentent mieux que les mots ne semblent expliquer.»

On découvre à travers ce beau texte l’héritage culinaire français, envahisseur du Vietnam pendant 100 ans. Aujourd’hui la cuisine de Kim, cuisine métissée, comme elle le dit, est un mariage de l’Est et de l’Ouest « comme ce gâteau dans lequel les bananes s’inséraient tout entières dans la pâte de baguette de pain imbibées de lait de coco et de lait de vache. » Lire Kim Thuy c’est pénétrer dans un monde de souvenirs amoureux.

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Un extrait pour donner la couleur

« Mais avant le départ de sa mère, elle avait eu le temps d’apprendre à extraire le lait de la noix de coco en pressant dans ses paumes les boules de chair émiettée imbibée d’eau chaude. Les mères enseignaient à  leurs filles à cuisiner à voix basse, en chuchotant afin d’éviter le vol des recettes par les voisines, qui pourraient séduire leurs maris avec les mêmes plats. Les traditions culinaires se transmettaient en secret, tels des tours de magie, entre maître et apprenti, un geste à la fois, selon le rythme du quotidien. Dans l’ordre naturel, les filles apprenaient donc à mesurer la quantité d’eau pour le riz avec la première phalange de l’index, à tailler les « piments vicieux » avec la pointe du couteau pour les transformer en fleurs inoffensives, à éplucher les mangues de la base à la pointe pour ne pas contredire le sens des fibres. » (p. 12)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :
Mãn parle de l’amour à l’envers, celui qui doit se taire, celui qui ne peut être vécu, celui qui ne doit pas s’inscrire dans le temps en souvenirs, en histoires. Or, juste avant la fin, ou au milieu d’un nouveau début, ailleurs, loin de la chaleur tropicale, près du corps, dans la lenteur aérienne des flocons de neige, il y a eu un amour à l’endroit, c’est-à-dire un amour ordinaire né d’une rencontre ordinaire, avec un homme ordinaire, ce qui était pour elle l’extraordinaire, l’improbable. Mãn, c’est l’apprentissage du mot « aimer »

À propos de l’auteure: mo_thuy1000
Kim Thúy est née à Saïgon en 1968. Elle a quitté le Vietnam en « boat-people » avec ses parents à l’âge de 10 ans; ils se sont installés au Québec en tant que réfugiés vietnamiens.
Kim Thúy est diplômée en linguistique et en droit. Elle a alors été traductrice, interprète, avocate, restauratrice, chroniqueure et, depuis 2009, romancière et récipiendaire de nombreux prix.

Titre : Mãn
Auteur : Kim Thuy
Éditeur : Libre Expression
Date de parution : 2013

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Le ventre de Paris

Ventre de paris,leCe livre fait partie de la grande littérature, celle qu’on dévore, mais particulièrement celle dont on se souvient !
Amateur de romans gourmands, le Ventre de Paris me semble le livre culte.

Le ventre de Paris, ce sont les Halles de Paris – ce lieu mythique du 19e siècle, au cœur de la ville, avec « ses étals de marchands qui proposent des montagnes de mangeailles, de viandes saignantes, de pâtisseries généreuses  …. »
L’intrigue – puisqu’il en faut une – se situe autour du destin de Florent, jeune homme maigrelet et fringant, évadé de prison, révolutionnaire, qui suscite l’amour de toutes ces femmes, autant la poissonnière que la charcutière et la pâtissière.

Au quotidien, on absorbe la vie des ouvriers, des manœuvres, des petits commerçants méprisée par la bourgeoisie. Les méfiances grossières et les jalousies mesquines et arrogantes mais surtout on baigne dans cette lutte pour la survie où, évidemment réussir à manger devient une préoccupation de tous les instants.

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Des milliers d’études, sous toutes les formes : mémoires, thèses, documentaires, films…  ont été réalisées sur ce lieu mythique, Les Halles, et sur cette œuvre magistrale de Zola, le Ventre de Paris ! Loin de moi l’idée de m’y astreindre ! Qu’une recommandation : vous qui jouissez d’heures à consacrer à la lecture, n’hésitez une seconde àplonger dans ce monde fascinant.

Un extrait pour donner la couleur

Les soirées, devenaient froides. Dès qu’on avait dîné, on passait dans la cuisine. Il y faisait très chaud. Elle était si vaste d’ailleurs, que plusieurs personnes s’y tenaient à l’aise​, sans gêner le service, autour d’une table carrée, placée au milieu. Les murs de la pièce éclairés au gaz étaient couverts de plaque de faïence blanches et bleues, à hauteur d’homme. ​À gauche, on trouvait le grand fourneau de fonte, percé de trois trous, dans lesquels trois marmites trapues enfonçaient leurs culs noirs de la suie du charbon de terre; au bout, une petite cheminée montée sur un four et garnie d’un fumoir, servait pour les grillades; et, au-dessus du fourneau, plus haut que les écumoires, les cuillers, les fourchettes à longs manches, dans une rangée de tiroirs numérotés, s’alignaient les chapelures, la fine et la grosse, les mies de pain pour paner, les épices, le girofle, la muscade, les poivres. (GF-Flammarion, p. 135)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Troisième volume des Rougon-Macquart, Le Ventre de Paris, publié en 1873, jette un regard sans concession sur le Second Empire, partagé entre les fripouilles et les profiteurs, l’injustice pour les uns, la misère pour les autres. Remarquable fiction romanesque, c’est aussi un tableau de la capitale, où Zola, tel un impressionniste, à coups de petites touches, se fait le peintre de la modernité. On y trouve une histoire de Paris, des notes relatives au fonctionnement de la police et surtout le décor somptueux des Halles, depuis son architecture en fer et en verre jusqu’à ces évocations superbes d’étalages de fruits et légumes, de viandes et poissons en toutes saisons. Autant
d’évocations qui sont de véritables natures mortes, et qui n’en laissent pas moins flotter, au fil des pages, quelques parfums délicieux.

À propos de l’auteur: portraitZola

Doit-on vraiment vous présenter Emile Zola (1840-1902) ???

Titre : Le ventre de Paris
Auteur : Émile Zola
Éditeurs : Cherche-midi : 2009; Pocket : 2014
Date de parution : 1873

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La singulière tristesse du gâteau au citron

Un roman tout en demi-teinte, intimiste, poétique !

Un titre intrigant ! Mais un phénomène tout aussi intrigant pour Rose… En effet, les aliments qu’elle consomme deviennent un élément de lecture des émotions des gens qui les cuisinent …
Le jour anniversaire de ses 9 ans, Rose déguste le gâteau au citron que sa mère vient de lui cuisiner pour l’occasion. Désemparée, en une bouchée, elle perçoit le désespoir et la tristesse profonde qui habite sa mère…

Et au fil des jours, à chaque dégustation de plats, elle ressent très précisément les émotions des personnes qui ont cuisiné ces plats. Autant la colère, l’agacement, l’émoi … de ces gens qui la nourrissent … et peu importe l’endroit, tant dans sa famille, qu’au restaurant ou à la cafétéria. La découverte de ce pouvoir est un vrai choc qui va la perturber grandement au point de la pousser à se réfugier dans la nourriture purement industrielle – donc complètement anonyme – pour être bien sûr de ne plus rien ressentir.

A travers les émotions qu’elle ressent au contact de la nourriture, Rose apprend à se connaître elle-même … C’est ce difficile passage de l’enfance à l’adolescence et à l’âge adulte qu’elle traversera ! 15 années de la vie de Rose, où les relations avec sa famille sont omniprésentes : une famille totalement dysfonctionnelle -avec la mère dépressive, qui aura une liaison que Rose aura d’ailleurs perçue « un goût d’amour et de trahison », dira-t-elle. Le père taciturne, le frère, surdoué mais autiste, un très proche ami de son frère qui lui fera connaître un grand moment de passion. À lire ce conte savoureux dont le fameux gâteau au citron aura changé la vie de Rose.

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Un extrait pour donner la couleur

J’avais passé mes déjeuners à goûter ce que prenaient mes camarades, me frayant un chemin à la cantine où j’avais fini par découvrir une pizza à la pâte moelleuse préparée dans le coin gauche des cuisines de l’école par une dame triste avec un filet sur les cheveux. Elle était triste, d’accord, mais sa tristesse était si sincère et reconnaissable que je trouvais la sauce tomate et le fromage fondu plus que comestibles, pour ne pas dire bons. (ed Points, p. 94)

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture) :

Sous la douceur la plus exquise, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d’un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces superhéros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d’un mal unique, d’un pouvoir qu’il faut passer sous silence.

À propos de l’auteur :AimeeBender

Née en 1969, Aimée Bender vit à Los Angeles. Elle enseigne le creative writing à University of Southern California. Elle travaille également en atelier de théâtre avec les malades mentaux. Son premier livre « La Fille dans la jupe inflammable » est une collection d’histoires courtes, publié en 1998.

Titre : La singulière tristesse de la tarte au citron
Auteur : Aimée Bender
Éditeur : de l’Olivier et Points
Date de parution : 2013
Traduction de l’anglais par Céline Leroy

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Le festin indien

Un pays ne se révèle jamais mieux que par sa cuisine

6847-300x498Chitrita est invitée à un mariage qui aura lieu dans sa ville natale. À travers ce Festin indien, ce sera la re-découverte de la cuisine de l’Inde, ce pays qui compte plus d’1 milliard d’habitants, avec leurs exigences et leurs interdictions, qu’ils soient hindouistes, sikhs, islamistes, musulmans ou chrétiens. Elle raconte de façon magistrale la cuisine juive de Calcutta, la cuisine anglo-indienne et ses currys, la cuisine portugaise sucrée, la cuisine ayurvédique et le rapport avec le corps, les bengalis qui raffolent du poisson, l’abondance excessive lors d’un festin nuptial, ainsi que la cuisine de rue qui constitue presque le quotidien de ce pays.

Surprenante réflexion sur ce rapport avec la nourriture à travers les rites, les religions, notamment sur cette façon qu’ont les Indiens de se nourrir par le contact sensuel de la main à la bouche, alors qu’en Occident, c’est à l’aide d’un ustensile fait d’acier froid et acéré …

Ce livre, de près de 400 pages, est un véritable carnet de voyages à travers l’Inde culinaire moderne teinté de toutes ces influences d’envahisseurs, de conquérants et d’immigrants. Au hasard des rencontres, on humera les parfums de cardamome, de cannelle, de tamarin, on traversera les marchés, les bouis-bouis perdus, les palaces tout en dorures et, avec émotion, on partagera ses souvenirs d’enfance.

À lire, pour tout amateur de cuisine indienne, mais surtout amateur de récits de voyage dans son pays d’épices, comme Chitrita se plaît à l’appeler.

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Quelques notes de l’éditeur (4e de couverture)

On découvrira ici que la civilisation indienne a toujours eu une insatiable, presque enfantine curiosité pour l’étranger et les nouveaux produits qu’il amenait avec lui et c’est pourquoi elle propose une telle variété de cuisines distinctes, formées par les vagues successives d’arrivées, d’invasions, de conquêtes et d’assimilations où se croisent les influences des Perses, des anciennes tribus aryennes, des Juifs du Moyen Orient, des Mongols, des Arabes, des Européens aussi, chacun apportant des techniques nouvelles, trouvant du coup de nouvelles manières d’associer l’infinité variété des épices, des graines, du safran à la moutarde, aux légumes, aux céréales, aux poissons qu’ils découvraient.

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À propos de l’auteur : AVT_Banerji-Chitrita_7255.pjpeg

Chitrita BANERJI est née en 1947 à Calcutta. Diplômée de l’Université Havard, elle s’est imposée comme écrivain voyageur et historienne de la cuisine bengalie. Auteure de plusieurs livres qui traitent du rapport entre l’histoire, la religion et la culture culinaire de son pays d’origine, aujourd’hui, elle vit à Cambridge (Massachusetts). Elle a reçu de
nombreux prix et honneur dont en 2006 celui de Best American Travel Writing.

Titre : Le Festin indien
Auteur : Chitrita BANERJI
Éditeur : Hoëbeke, coll. Étonnants voyageurs
Date de parution : 2011
Traduction de Eating India: An Odyssey into the Food and Culture of the Land of Spices,

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